Les oiseaux dont nous nous proposons de traiter, forment un petit sous-genre démembré de celui des becs-fins ou Sylvia de Latham. C’est, à proprement parler, à BECHSTEIN que l’on en doit l’établissement, quoique cet auteur l’ait pris dans un sens plus ou moins différent de celui que nous y attachons aujourd’hui. Désignant ce groupe d’abord 1) simplement sous le nom Allemand de Laubvögelchen il rangea à côté des pouillots, plusieurs riverains, le roitelet et le troglodyte; et lorsqu’il lui eût conféré plus tard 2) la dénomination latine d ’Asilus, il en éloigna, avec le roitelet et le troglodyte, encore les pouillots trochilus et rufa. MEYER et WOLFE 3), reconnaissant ces erreurs, tachèrent de fixer les limites naturelles de ce groupe, mais, outre les espèces connues à cette époque, savoir les pouillots hypolais, sibilatrix, trochilus et rufa, ils y comprirent encore le troglodyte et le roitelet. Ces deux dernières espèces ayant été éloignées de ce genre par les naturalistes allemands, successeurs de MEYER et WOLFF, KOCH 4) proposa pour ce groupe le nom latin de Ficedula, nom adopté plus tard par KEYSERLING et BLASIUS 5), ainsi que par nous 6). Ce petit groupe fut cependant de nouveau démembré par plusieurs naturalistes. VIEILLOT 7) déjà avait séparé du grand genre des becs-fins, sous le nom de pouillots, les P. sibilatrix, trochilus et rufa; BREHM 8) érigea un genre particulier, savoir celui d’Hypolais, en faveur du grand Pouillot, et GERBE 9) y rangea, outre la Sylvia elaeica de LINDERMAYER, le bec-fin des oliviers, que tous les auteurs avant lui avaient considéré comme appartenant au sous-genre des riverains.