Monsieur Ritsema, ayant reçu de Mr. A. L. van Hasselt, Résident à Padang Sidempoean (Sumatra occid.), pour le Musée de Leide, un exemplaire très-frais et assez bien conservé de cette belle espèce, qui mérite bien son nom, me permit à ma demande de l’examiner afin de bien déterminer sa position systématique, ce qui ne me paraissait pas superflu parce que le genre Tyana Walker n’a été décrit par ce compilateur que d’une manière tout-à-fait vague et insignifiante dans le Catalogue du Musée Britannique, Vol. 35, p. 1776. Monsieur Moore, en décrivant son espèce, a cru sans doute pouvoir renvoyer à Walker pour les caractères génériques, ce qui est d’autant plus regrettable, parce que Walker décrit les deux espèces de son genre Tyana comme ayant les ailes antérieures vertes, tandis qu’elles sont d’un jaune clair avec de grands espaces d’un blanc brillant et quelque peu nacré. En effet, à la première vue on croit avoir aflaire à une espèce de Tortricide, venant auprès de Conchylis Led. ( Cochylis Treits.) et s’alliant aux Conch. lathoniana et margaritana. Cependant, les ailes postérieures n’ont que deux nervures internes, 1ª assez courte, 1 b aboutissant au bord postérieur, près de l’angle anal, ce qui éloigne la superba des Tortricines, Les ailes antérieures ont une nervure interne, la nervure 5 e prend son origine à l’angle interne de la cellule discoïdale, la nervure 8 e (sous-costale) des ailes postérieures s’éloigne de la cellule dès son origine et le frein est bien distinct, long et mince. Il ne reste donc que les Liparidina, les Lithosina et les Noctuina auxquelles la superba pourrait appartenir. La première famille est mise hors de cause par la présence des stemmates chez la superba, ensuite par le corps très-lisse et le fait que la nervure sous-costale des ailes postérieures ne forme qu’une cellule accessoire insignifiante à sa base avec la sous-médiane ou le bord antérieur de la cellule discoïdale. On pourrait donc considérer la superba comme une Noctuélite, n’étant l’absence de la cellule accessoire des ailes antérieures et la distance considérable où la cellule discoïdale de ces mêmes ailes se trouve du bord costal. Eu effet, quoique la cellule accessoire fasse aussi défaut chez les genres Xanthodes, Thalpochares et chez quelques autres à palpes très-développés alliés à Zanclognatha, chez tous ces genres de Noctuélites la cellule discoïdale est située bien plus près du bord costal. Mais l’éloignement susdit se retrouve aussi chez le genre Earias et, quoique chez les espèces de la faune palaearctique et les exotiques que je connais, la sous-costale des ailes postérieures soit parfaitement soudée à la médiane sur le premier tiers de son parcours, sans former une petite cellule accessoire à sa base comme chez les Noctuélites typiques et la superba, je crois que la vraie place de cette espèce est bien près d’ Earias comme l’indique d’ailleurs Mr. Moore. Le genre Earias, comme Chloëphora et Halias, est un peu ambigu et paraît se tenir sur les limites assez incertaines des Lithosina et des Noctuina.