Ordre parfaitement circonscrit, et s’éloignant de tous les autres oiseaux par les traits suivants. Plumes à barbes libres. Point de pennes. Queue nulle, ou remplacée par de larges plumes à barbes libres. Ailes formées, soit par des plumes semblables, grandes ou petites, soit par 5 ou 6 tiges cornées, fortes et sans barbes. Pieds excessivement robustes. Tarses et doigts très gros. Ongles gros, en guise de sabots, droits ou peu courbés. Tronc très gros, et offrant une position horizontale. Cou allongé, mais gros. Ce sont des oiseaux coureurs, qui ne savent pas voler. Ils nichent à terre. Ils ne se trouvent que dans l’hémisphère austral, et la seule Autruche d’Afrique franchit ces régions jusque vers le 35me degré de latitude boréale. Ajoutez à ces détails qu’ils ont le sternum en bouclier épais et qu’ils présentent, pour la plûpart, certaines déviations anatomiques. J’ai toujours considéré cet ordre comme un assemblage naturel sous tous les rapports et, pour ainsi dire, comme une sous-classe, paralèlle ou, si l’on veut, opposée à tous les autres oiseaux, semblable à ce que sont les Marsupiaux aux autres mammifères, phénomène qui se répète dans tous les degrés de l’échelle des êtres, par exemple: dans les poissons chondroptérygiens, opposés aux autres poissons; dans les Lamantins y compris le Dujong et la Rytine, et qui sont opposés aux autres Cétacés; dans le Morse opposé aux Phoques et Otaries; dans les Tinamous qui rappelent les Autruchiens sous certains rapports, opposés aux autres Gallinacés; dans les Martinets et Engoulevents, opposés aux Hirondelles; dans les Lézards et Agames du Nouveau monde opposés à ceux de l’Ancien monde; dans les Chaméléons opposés aux autres Agames de l’Ancien monde; dans les Crocodiles, opposés aux autres Sauriens; dans les Serpens venimeux opposés aux Serpens non venimeux; dans les Serpens de mer, opposés aux autres Serpens venimeux, etc. Il résulte de cette manière d’envisager la nature, que les modifications apportées dans certaines parties de l’organisation intérieure sont subordonnées à l’ensemble harmonieux des formes typiques, que présente la nature dans toute son étendue et dans tous les degrés.