La région que j’ai étudiée et relevée est située dans les Alpes françaises, à environ 4° longitude est et 50°15’ latitude nord, et à environ 2000 mètres d’altitude. Elle fait partie de la chaîne dite „chaîne de Belledonne” qui s’étend des massifs de Beaufort et du Grand Mont dans le N N E jusqu’à ceux du Taillefer et de la Mure dans le S S W. Cette chaîne forme du point de vue géographique comme du point de vue géologique le prolongement méridional de la chaîne des Aiguilles Rouges et de la chaîne du Mont Blanc. Celles-ci font partie de la zone externe des massifs cristallins des Alpes, dont le prolongement en Suisse est connu sous le nom de „massifs centraux des Alpes”. On entend par là les chaînes anté-alpines, et principalement hercyniennes des Alpes, constituées de roches du Houiller d’une part, de formations antérieures d’autre part, et recouvertes enfin de séries d’âges mésozoïque et permien. Dans le sud, cette chaîne hercynienne se divise de nouveau en deux branches, dont la plus orientale, celle des Grandes Rousses, aboutit à la partie déversée vers l’est, dans le massif du Pelvoux. Taillefer et la Mure forment le pivot le plus avancé de cet arc, et en effet ce dernier massif disparaît partiellement vers le S W sous le manteau sédimentaire du Dévoluy (cf. fig. 1). Le massif de Belledonne proprement dit, avec son point culminant: le Grand Pic de Belledonne, qui atteint à quelques mètres près les 3000, forme le tronçon central de cette chaîne et se trouve à quelques kilomètres à l’est de Grenoble dans le département de l’Isère. Il est limité à l’ouest par l’Isère et le Drac; au sud par la Romanche; à l’est par l’Eau d’Olle et au nord par la vallée de Laval et le Col de la Coche. Les Lacs Robert sont à peu près situés au centre du Massif de Belledonne, dans un cirque encoché dans le ralliement méridional de la chaîne occidentale à la chaîne principale du massif. Cette chaîne principale, comprise entre le Jasse Bralart au N et le Petit Vent au S, limite la région levée à l’est, tandis que la Botte et le lac Achard la limitent au sud. A l’ouest elle s’arrête au pied de la Croix de Chamrousse, le pivot méridional, et du Grand Eulier, le contrefort septentrional de la chaîne secondaire; et au nord audessus de la Prairie de l’Oursière. Cette région a une largeur de 3 km et une longueur de 4 km environ. Le Grand Sorbier dans la chaîne principale, avec ses 2522 m. en est le point culminant. L’impraticabilité du terrain fixa des frontières plus ou moins naturelles au lever. En particulier le flanc E de la chaîne principale, qui domine la vallée de Baton, à part quelques sentiers, n’est pas accessible sans danger, à cause du mauvais état de la roche schisteuse. Il en est de même pour la pente occidentale du Grand Eulier et du Casserousse, tandis que le flanc méridional du Petit Vent et de la Botte est un des versants de la gorge profonde de 2000 m. où coule la Romanche. C’est à cela qu’est dû le nombre restreint d’observations faites sur quelques parties de la périphérie.