La naissance de jeunes phoques a lieu dans nos régions, en général au cours des mois de juin—juillet. C’est alors qu’après une gestation d’environ 11 mois, le jeune vient au jour, mesurant 80—85 cm de longueur et pesant de 12 à 20 kg; il est la plupart du temps déjà recouvert du deuxième pelage brillant aux reflets argentés. Le pelage embryonal du début (lanugo) est de façon générale rejeté avant la naissance, mais parfois aussi pendant le processus de la mise bas; on le trouve alors sur la côte avec l’arrière-faix. La mère nourrit son rejeton (pup) à terre, jusqu’à ce qu’il soit devenu dodu (± 4 semaines), après quoi il est abondonné à lui-même (1). Après quelques jours ou quelques semaines de difficultés, le jeune a finalement appris à s’alimenter et se développe en „yearling”. Jusqu’ici tout est normal et naturel. Mais il arrive de temps en temps que naissent des jumeaux. Comme chez les phoques c’est la mère qui suit le jeune et non le jeune qui suit la mère, il en résulte régulièrement qu’un des jumeaux reste en arrière sans assistance maternelle. Vu que la mère suit le jeune qui peut-être criait le plus fort ou que pour telle ou telle raison elle préféra, il se fait que le deuxième jeune reste sans aide et affamé, appelant instinctivement l’aide maternelle jusqu’à ce qu’il meure d’épuisement; le nom de „Heuler-huiler” (criard) utilisé internationalement pour désigner le jeune abandonné, est donc bien choisi.