Depuis la découverte de la métamorphose des cypris de Sacculina carcini Thompson par Delage, peu de biologistes se sont intéressés au développement des Rhizocéphales. On admet aujourd'hui que tous les Cirripèdes parasites ont, comme Sacculina carcini, une forme kentrogone qui inocule le parasite au moyen d'une canule perforant la carapace de l'hôte en son point faible, l'insertion des soies. On doit cependant penser qu'au cours de l'évolution des Cirripèdes parasites des stades intermédiaires ont dû exister entre la métamorphose des larves des formes libres et la transformation absolument extraordinaire des cypris de Sacculina carcini. J'ai considéré qu'il était peut-être possible de trouver certains de ces stades intermédiaires en étudiant la métamorphose des Rhizocéphales moins évolués que la Sacculine en partant des parasites de Crevettes comme Sylon et en passant successivement par les parasites des Macroures comme Callianassa, des Anomoures comme Golathea et Pagurus et des Brachyoures Oxyrhynques comme Macropodia et Brachyrhynques comme Carcinus. J'ai obtenu les cypris de plus d'une douzaine d'espèces de Rhizocéphales mais je n'ai observé la métamorphose que chez six espèces. Voici la description succincte de ces métamorphoses. Peltogaster paguri Rathke. — Les cypris ♀ se fixent sur tout le corps du Pagure Pagurus bernhardus (Linné), mais principalement sur la face dorsale du céphalothorax et sur les pattes. Elles se fixent les deux antennes dirigées vers l'avant et jointes. Une mue sépare un sac dont les mouvements expulsent la carapace de la larve. Le sac se colle alors au support en une lentille circulaire (fig. 1a) aplatie qui recouvre partiellement ce qui reste de l'extremite distale des antennes. Une canule se forme perpendiculaire-